En 2024, pour la première fois en plus de 50 ans, la Suède a enregistré un solde migratoire négatif. Les mesures consistent essentiellement à une incitation financière à la remigration vers le pays d’origine et à l’arrêt de l’accueil migratoire massif.
Depuis quelques années, la Suède a pris un virage marqué dans sa politique migratoire, visant à inverser le solde migratoire qui était positif depuis plusieurs décennies. Sous la direction du Premier ministre Ulf Kristersson, chef du Parti modéré (Moderaterna), ce changement repose sur des mesures ambitieuses et déterminées.
Ce gouvernement, formé en 2022, est une coalition minoritaire comprenant les Chrétiens-démocrates (Kristdemokraterna) et les Libéraux (Liberalerna). Ces partis de centre droit ont mis en place des réformes majeures visant à gérer les flux migratoires de manière efficace et responsable, tout en préservant les valeurs humanistes qui caractérisent la Suède.
Des mesures concrètes pour encourager les retours volontaires
En 2023, le gouvernement a annoncé une mesure-phare : l’augmentation de l’aide au retour pour les migrants souhaitant retourner dans leur pays d’origine. À partir de 2026, cette aide pourrait atteindre jusqu’à 350 000 couronnes suédoises (environ 30 000 euros). Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à désengorger les infrastructures sociales et à réduire les tensions liées à l’intégration.
En parallèle, le gouvernement a mis en place des restrictions budgétaires touchant les allocations sociales pour les nouveaux arrivants. Ces changements ont eu pour effet de limiter l’attractivité du pays comme destination migratoire, tout en encourageant certains migrants déjà présents à envisager un retour volontaire.
Les conséquences depuis la mise en place
Depuis l’introduction de ces réformes, les effets ont été rapides et tangibles :
– Changement du solde migratoire : En 2024, pour la première fois en plus de 50 ans, la Suède a enregistré un solde migratoire négatif. Le nombre de personnes quittant le pays a dépassé celui des nouveaux arrivants, marquant un tournant historique.
– Désengorgement des infrastructures : Les municipalités les plus touchées par les flux migratoires (notamment dans les banlieues des grandes villes comme Stockholm et Malmö) ont signalé une baisse de la pression sur les écoles, les hôpitaux et les services sociaux.
– Retour volontaire accru : Selon les chiffres officiels publiés fin 2024, près de 12 000 migrants ont opté pour un retour volontaire grâce aux incitations financières. Ces retours concernent principalement des migrants venus de pays hors de l’Union européenne.
Ces mesures ont reçu un large soutien parmi les électeurs du centre droit, qui y voient une solution efficace aux problèmes liés à l’intégration et à la gestion des infrastructures.
Une remigration humaniste en action
L’approche suédoise de la remigration humaniste repose sur des incitations volontaires et financières, évitant les expulsions forcées. En proposant un soutien financier substantiel, le gouvernement facilite une transition respectueuse pour les migrants qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine. Cette politique a démontré son efficacité, réduisant les tensions internes tout en maintenant les valeurs humanistes.
La Suède, longtemps perçue comme un modèle d’ouverture migratoire, montre aujourd’hui qu’il est possible de gérer les flux migratoires de retour de manière responsable et humaniste. Les résultats initiaux confirment le succès de cette approche, tout en inspirant potentiellement d’autres nations confrontées à des défis similaires.