[Archives] Transracialisme : le coming-out de Jean Messiha

Le 9 février 2017, Jean Messiha, fervant assimilationniste, alors cadre au sein du RN, publiait son coming-out transracial sur sa page Facebook et retraçait les étapes de sa transition heureuse :

« J’aime à dire que je suis un « Français de souche par naturalisation ».
Cette formule a été repérée par les journalistes qui s’en amusent et qui me font le font remarquer. Derrière son apparence de simple boutade, elle représente pourtant — de la meilleure façon possible — ce qui constitue ma vision de la France.

Je ne suis pas né en France, mais en Egypte ; je ne suis arrivé en France qu’à l’âge de 8 ans sans savoir lire ni écrire. Je me suis alors pris d’un profond amour pour la France. Pour sa culture, sa littérature, sa langue. J’ai fait mienne cette belle phrase de Romain Gary « je n’ai pas une goutte de sang français mais la France coule dans mes veines ». A 20 ans, je faisais officiellement ma demande de naturalisation.

Dans les années 80, cet amour pour la France s’est retrouvé confronté à un message politique issu d’organismes comme SOS Racisme, qui m’ont invité à exalter ma différence. A rester étranger et à en être fier. A ne plus aimer mon pays, la France, considéré comme structurellement raciste.

J’avais toutes les cartes en main pour me lancer dans une démarche de critique et de haine de soi et de repentance, telle qu’on la connaît aujourd’hui ; j’ai refusé. Je suis resté fidèle à mon pays. Tant et si bien que tout mon parcours, ma carrière n’a été motivé que par une chose : rendre à la France ce qu’elle m’a donné, ce qu’elle m’a permis de faire, ce qu’elle m’a permis de devenir.

Cette contradiction entre « de souche » et « naturalisation » n’est que de façade ; dans les faits, elle témoigne du fait qu’être français n’est pas génétique comme le prétendent les identitaires de tout poil. La France est une nation politique, devenir français est donc un acte politique ; chacun peut le devenir dès lors qu’il fait sienne la culture française. Aux côtés des essentialistes identitaires racialistes, on retrouve une certaine gauche, qui ne souhaite pas qu’on se détache de sa condition d’étranger puisqu’une partie de son discours se base justement sur des flatteries communautaires.

Je reste avec mon étendard Français flottant dans mon coeur, face aux vents. Même s’ils sont contraires.»

 

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